Les personnes hypersensibles sont des proies faciles pour les pervers manipulateurs et les pervers narcissiques quand elles n’ont pas appris à développer leur intelligence émotionnelle et leur intuition et qu’elles confondent aimer et s’oublier dans l’autre.
Pour vous aider à reconnaître un pervers manipulateur ou narcissique, nous publions ce témoignage avec l’autorisation de Laura. Nous aimerions aussi insister sur le fait qu’il est important de se libérer de la culpabilité et du sacrifice. Les personnes hypersensibles sont souvent remplies de compassion mais elles peuvent confondre compassion, amour et abnégation. Peut-être parce-qu’une blessure à l’intérieur d’elles ne s’est pas encore refermée, alors elles peuvent se sacrifier complètement pour l’autre, dans le but d’ être aimée… et jusqu’à parfois perdre toute estime d’elle-mêmes.
Pourtant la femme hypersensible, en raison de la subtilité de son intuition et de la puissance de son intelligence émotionnelle quand elle a appris à la développer, peut-être une amoureuse heureuse, qui sait donner avec tout son coeur tout en sachant poser des limites saines. Elle est devenue une femme qui sait reconnaître sa propre valeur car elle s’ accepte et s’ aime profondément comme une personne qui peut être à la fois si sensible et si forte…
Les pervers narcissiques sont des personnes toxiques pour la santé mentale et physique des victimes. A éviter absolument ! Voici mon histoire…
Le pervers narcissique a rapidement utilisé une faille émotionnelle profonde chez moi pour me contrôler
Le début d’une relation amoureuse… avec un manipulateur.
J’ai rencontré un pervers narcissique à l’âge de 18 ans. Je venais de perdre ma grand-mère avec qui j’étais très proche, j’avais donc une faille émotionnelle intense dans laquelle il a pénétré pour mieux pouvoir me contrôler.
Il avait une aura intense. Il était extrêmement populaire, était apprécié par de nombreuses personnes.
Au début, tout allait bien, il était charmant et son contrôle sur moi s’est vite mise en place. Une fois l’emprise installée, je respirais en fonction de lui, je vivais pour lui et je satisfaisais ses envies. Quand il téléphonait, j’étais heureuse, quand il ne donnait pas de nouvelles, j’étais de mauvaise humeur et me je remettais en question continuellement. J’étais entièrement sous sa dépendance et mon identité commençait à disparaître. Je n’existais plus en tant que personne, mais j’existais, car il me permettait de le faire. Certaines personnes ne peuvent pas comprendre notre “soumission” et n’arrivent pas à saisir le pouvoir que les manipulateurs exercent sur leurs victimes.
Sa manipulation m’a complètement coupée de mon entourage
Au début de notre relation, j’ai entendu beaucoup de rumeurs d’infidélité ou/et de mauvais retours à son sujet. Les amis, que j’avais, qui ont essayé de me mettre en garde contre lui, sont sortis de ma vie. Etant sous son emprise, je n’entendais personne et je préférais m’isoler de mes amis qui le critiquaient plutôt que de remettre en cause son intégrité.
Je me suis investie corps et âme (et ce n’est pas qu’une simple expression) dans cette relation car je vivais uniquement pour lui faire plaisir. J’ai énormément dépensé pour lui car je lui faisais des cadeaux et je lui donnais de l’argent. Il avait toujours une bonne raison de me demander de l’argent mais de façon très subtile. Pour arriver à ses fins, il ne me demandait pas clairement l’argent mais me parlait de ses problèmes et arrivait à me faire culpabiliser de ne pas l’aider. Il vivait dans un pays du Maghreb et j’ai réussi à lui obtenir son premier travail en France, ce qui lui a permis de venir me rejoindre.
Le rêve s’est transformé petit à petit en cauchemar
Nous nous sommes mariés après 4 ans de relation dans son pays d’origine et nous avons emménagé dans l’appartement de mes parents qui ont accepté de nous le louer. Il n’arrêtait pas de critiquer ma famille et il refusait régulièrement de la voir pour des raisons diverses. Il reprochait à mes parents de demander un loyer et de me monter contre lui. Les personnes extérieures à la relation peuvent se rendre compte de la toxicité de cette relation et ressentir un malaise sans savoir toujours mettre de mots sur cette impression.
Nous avons trouvé un autre appartement (toujours à proximité de mes parents) et là tout a commencé à empirer. Il sortait de plus en plus régulièrement avec ses nouveaux amis en me laissant toute seule avec mes propres angoisses. En effet, une fois seule, je me remettais en question et me demandais s’il n’était pas pas parti rejoindre une copine. Me sachant angoissée, il ne répondait pas au téléphone quand je l’appelais et il ne me donnais jamais d’heures précises pour son retour. Quand je lui téléphonais plusieurs fois, il retournait la situation en me faisant culpabiliser de mon insistance et de mon manque de confiance en lui. Quand il rentrait vers 5 heures du matin, je devais lui préparer à manger et rester avec lui le temps que Monsieur mange.
Le pervers narcissique manipule avec la culpabilité afin d’être le centre du monde
Je n’étais pas assez bien pour lui.
Il me laissait tout gérer et les humiliations ont continué mais de façon plus intensives. Je ne pouvais pas sortir avec lui car je n’étais pas assez bien pour être montrée en sa compagnie et je ne m’habillais pas à son goût. Devant ses amis, je passais pour la méchante qui ne voulait pas les connaître et qui préférait rester seule. J’avais de moins en moins d’amis car je ne vivais que pour lui et je devais m’occuper à plein temps de lui pour le satisfaire. Mais la satisfaction d’un pervers n’est jamais atteinte. Il passait sa vie devant la télévision (les pieds sous la table car il avait sa “femme”) ou devant les réseaux sociaux afin de pouvoir conserver son image socialement acceptable (l’image d’une personne charmante victime de sa femme avec laquelle il s’ennuie et qui refuse de le voir sortir, qui s’occupe mal de lui, qui ne le nourrit pas correctement et j’en passe…). Quand il rentrait avant moi chez nous, il me reprochait de ne pas avoir fait la cuisine, pas fait le ménage. Même quand je préparais à manger, ce n’est jamais assez bien pour lui et il sortait acheter de la nourriture ou me faisait des reproches sur ce qui manquait. Je devais supporter ses humeurs et m’y adapter. À chaque fois que je rentrais à la maison après mon travail, j’étais angoissée car je ne savais jamais s’il allait être de bonne ou de mauvaise humeur.
J’ai commencé à comprendre qu’il y avait quelque chose d’anormal
Un jour, j’ai dû me faire opérer du pied et quand je suis rentrée à la maison après une nuit d’hospitalisation, j’avais des béquilles mais j’avais interdiction de marcher. Pour lui, sa vie a continué comme d’habitude. Si j’avais le malheur de dire que la douleur était trop forte, je n’étais qu’une “chochotte qui exagère toujours pour me faire plaindre”. Le jour de mon retour, je préparais mon repas dans la cuisine sur une jambe (ne pouvant pas poser le pied par terre) et je lui demandais juste de m’apporter mon assiette dans le salon afin que je puisse manger et me reposer. Mais il est parti travailler sans même penser à me donner à manger. J’avais tellement honte et j’étais désemparée face à cette ignorance et à ce manque d’empathie flagrante. J’ai dû appeler ma mère (qui heureusement ne travaillait pas ce jour-là) pour qu’elle vienne m’aider. Mes parents me voyaient tomber petit à petit en dépression sans pouvoir me faire entendre raison (car la victime doit ne rien laisser paraître pour éviter les représailles). Je savais qu’il y avait quelque chose d’anormal mais je ne POUVAIS pas me sortir de cette relation. Quand il rentrait, il me reprochait de ne pas avoir fait les tâches ménagères et les courses (avec une béquille, je vous laisse imaginer…). Après mon opération, je devais me reposer mais c’était impossible pour moi car j’angoissais à l’idée de le décevoir et je n’avais pas le droit de me plaindre.
Je n’existais plus, j’étais invisible
Tout a basculé le jour où sa mère est venue chez nous pendant 2/3 mois. Au début, sa mère était très agréable et m’aidait énormément. Selon lui, je n’étais pas gentille car je la laissais faire et je ne faisais rien (tout en sachant qu’elle ne me laissait aucune possibilité de faire quoi que ce soit car elle voulait s’occuper de tout). Elle n’était pas “ma boniche”. Du jour au lendemain, elle a changé de comportement avec moi car je n’étais pas assez bien pour son fils. J’ai repris le travail après mon arrêt-maladie et j’ai subi du harcèlement moral. Je suis donc tombée en dépression sévère, je ne mangeais plus, je ne dormais plus et je ne pouvais m’arrêter de pleurer. Je ne voulais plus voir mes parents ou mes amis car je ne voulais pas qu’ils me voient dans cet état et je commençais à m’isoler de plus en plus. Sa mère partait avant que je rentre du travail pour rejoindre son fils à la sortie de son travail et pouvoir sortir avec lui et ses amis. Ils rentraient au milieu de la nuit avec des amis en faisant comme si je n’existais pas (cuisine à préparer, lumières et télévision allumées, discussion à haute voix…) J’étais INVISIBLE !
Sans compter qu’il se servait du compte joint pour faire les magasins et s’offrir tout ce qui leur faisait envie, à lui et à sa mère. L’héritage de mon grand-père y est passé !
Le manipulateur enchaîne psychologiquement sa victime : mes parents ont dû m’enfermer pour être sûr que je ne retourne pas avec lui !
Quand ma dépression fut diagnostiquée, je n’ai eu aucune aide de sa part mais juste une réflexion “La dépression n’existe pas, t’as qu’à te mettre un coup de pied au cul!” C’est quand je suis allée voir un psychiatre que j’ai enfin ouvert les yeux sur cette relation toxique et notamment lorsqu’il a prononcé pour la première fois le mot de PERVERS NARCISSIQUE. Je l’ai écouté car c’était une personne extérieure qui ne le connaissait pas et qui connaissait tous ses comportements.
Une fois consciente de la situation, je n’arrivais pas à partir car j’étais encore sous son emprise. Après plusieurs efforts et grâce à l’aide de mes parents et amis, je suis partie de chez moi. Il niait la réalité et il me faisait culpabiliser de le laisser seul. Mes parents ont dû m’enfermer chez eux pour m’éviter de retourner à ses côtés car j’avais toujours espoir qu’il change. L’emprise était trop forte et je ne connaissais que ce mode de relation. Je me suis retrouvée face à moi-même et à devoir exister pour moi et non plus pour lui. J’étais partagée entre la colère contre moi-même et la culpabilité. Les messages insultants et humiliants ont commencé car je l’avais démasqué et j’avais enfin reconnu son vrai visage. Pour lui, je n’étais qu’une pauvre chose sans intérêt qui n’avait aucune personnalité et qui était manipulée par mes parents. Avant de partir, j’ai eu le courage de lui dire que c’était lui le manipulateur et qu’il avait un problème psychiatrique grave et une relation malsaine avec sa mère.
Victimes, vous pouvez vous en sortir avec l’aide de votre entourage
Pourquoi ce témoignage ?
Je partage mon expérience pour prouver aux victimes ou victimes passées que nous pouvons nous en sortir grâce au soutien de nos proches et d’un professionnel. Il ne faut pas hésiter à se faire aider car les fins de relation peuvent être fatale et elles sont le seul moyen de sortir de cette emprise. Je n’aurai pas eu mes proches, je ne serai pas là pour témoigner de mon expérience. Les pervers nous prennent toute notre identité propre. Ils repèrent les failles des victimes et s’en servent pour pouvoir les détruire et les annihiler. Ils se nourrissent du mal-être de leurs victimes pour vivre et être heureux. Ils jouissent du contrôle qu’ils peuvent avoir sur les autres et ont 2 visages (1 visage pour l’extérieur qui correspond au prince charmant victime de mauvais traitements et l’autre pour sa victime). Ils ont une relation malsaine avec leur mère avec laquelle ils entretiennent une relation fusionnelle qui empêche la victime d’accéder à cette relation. Les pervers narcissiques ont leur propre réalité, ils sont au-dessus de tout et de tout le monde car ce sont des êtres supérieurs (c’est ce qu’ils croient…) et les autres ne sont présents que pour satisfaire leur soif de pouvoir et de reconnaissance. Les situations sont retournées en faveur du manipulateur afin de vous faire douter de votre santé mentale et vous faire culpabiliser d’être méchante avec lui.
Nous ne devons pas culpabiliser
Certaines personnes se demandent pourquoi nous ne partons pas. Pour eux, c’est simple, il suffit de claquer la porte et c’est fini. Malheureusement, la réalité est toute autre! Une fois l’emprise installée, nous n’existons plus, nous vivons en fonction du pervers et ses envies. Nous ne savons plus comment vivre, comment respirer car ils nous contrôlent entièrement, nous sommes devenues des marionnettes. Nous ne devons pas culpabiliser ou nous remettre en question car le problème, ce sont eux. Nous ne parlons pas assez des violences psychologiques car les blessures sont invisibles pour l’extérieur mais elles sont présentes et peuvent faire aussi mal que les coups. Contrairement aux violences physiques, c’est la victime de violences psychologiques qui peut se faire du mal pour sortir de cette relation. Les pervers narcissique sont des manipulateurs destructeurs qui poussent les victimes à se détruire.
Un seul conseil à vous donner : Fuyez au plus vite avant qu’il ne soit trop tard !!!
Laura
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